vendredi 5 juin 2015

St Georges de l'Oyapok - un autre monde

En avril, j’ai passé 15 jours à St Georges de l’Oyapok, au sud-est de la Guyane, à la frontière du Brésil. La majeure partie des gens m’en disaient beaucoup de bien. Bon, pour commencer, c’est un bled ! 4000 à 5000 habitants, le bout du monde, rien de rien à part le Brésil en face (mais la partie dont la première ville est à 600 km). Donc, archi-paumé!
Le village est habité par des brésiliens, des amérindiens, des créoles, des métros… un beau melting-pot. La langue la plus utilisée est quand même le portugais. D'ailleurs, St Georges fonctionne surtout avec son homologue brésilien en face, Oyapoque. Je pense qu'il y a plus d'interactions entre St Georges et Oyapoque qu'entre St Georges et Cayenne.

La première chose que l’on remarque, c’est la tranquillité qui se dégage de ce village. Peu de voiture, tout le monde se déplace à vélo ou à pied. Une exception dans notre monde !! Tout le monde se connaît, on croise les mêmes personnes toute la journée.
En revanche, mon séjour a évidemment été placé sous le signe de la pluie. Il paraît que St Georges est un des lieux où il pleut le plus dans le monde ! Il a tellement plu que  certains jours, les enfants ont sorti les maillots de bain pour se baigner dans les rues !!

Le phénomène des chiens errants est très prononcé dans les rues de St Georges. Beaucoup de chiens, généralement de moyenne ou grande taille. Ils sont relativement paisibles en journée mais la nuit, ils se rassemblent en hordes. Il est donc préférable de circuler avec un parapluie pour les repousser au cas où. On les entend toute la nuit, hurler, se battre, dévorer les poubelles. La vie des chiens est bien triste là-bas. Ils sont battus, mal/pas-nourris, jamais soignés... ils font peine à voir.

Je vous laisse avec quelques images. Et à la fin (deux dernières photos), moi, sur le chemin de l'école!!! Véridique, tous les jours comme ça. J'ai flingué mes chaussures en 15 jours, elles n'ont jamais séché.



 





jeudi 28 mai 2015

Un jour comme un autre dans un supermarché de guyane ou la pénurie quotidienne

Il y a un dysfonctionnement récurent en Guyane : la pénurie dans les magasins. Cette semaine, je suis allée faire mes courses à Super U. A chaque fois, les rayons sont dans l’état des photos ci-dessous. Il n’y a presque plus rien et évidemment, il ne reste que les produits de marque, les plus chers (ex : le paquet de céréales à 6€ ou la pauvre pizza surgelé à 10€).  
 
 
 
 C’est souvent de l’alimentaire puisque ce sont les magasins que je fréquente le plus mais à chaque fois que je suis allée dans un magasin de bricolage, même problème. Pendant 3 mois il y a plus tel ou tel produit (plus de cale-porte, plus de peinture, plus de vis…). Et pas la peine d’aller chez un concurrent puisque le problème est le même sur tout le département ! Quand il y a pénurie dans l'un, il y a pénurie dans les autres!

dimanche 8 mars 2015

Carnaval 2015 - la parade de Cayenne

Le carnaval est fini mais il me reste encore des choses à vous à ce sujet. Rassurez-vous, ce sera le dernier article sur cette période festive pour l'année 2015. Mais je voulais vous montrer quelques photos sur des groupes de personnages que je n'avais pas encore évoqués.

On s'était mis dans l'ambiance avec les enfants.
 
 

Voici donc les différents personnages.
Les Neg marrons: ce sont les esclaves qui se sont évadés et qui se cachent dans la forêt. Ils mettent sur leur corps un mélange noir fait avec du charbon et de l’huile, et portent un pagne rouge et foulard sur la tête. Ils sont impressionnants quand ils se mettent à courir dans les rues.

 
 
Les touloulous sales: Ils ne font partis d’aucun groupe. Ils sont seuls ou en petits groupes et s’habillent dans un style qui leur est propre. Ce sont des hommes qui se déguisent en pin-up. Ils sont très appréciés car ils sont souvent très originaux et ont beaucoup d'humour.

Les Grosses Têtes: Phénomène assez nouveau, ils illustrent la lutte du  Carnaval « moderne » contre le Carnaval  « traditionnel ». Elles représentent des personnages connus tels qu’un président ou bien un artiste connu.
 
 
Les voltigeurs: ce sont des jeunes en marge du défilé qui parfois sont habillés en treillis avec ou sans tête de gorille. Ils viennent pour en découdre "entre quartiers"; à coup de claques et autres. Evidemment, ça finit par dégénérer. Ils ne sont pas du tout appréciés par la population qui souhaiterait tous les ans en finir avec ce phénomène.
 


Voilà, fini le carnaval pour cette année. Je remettrai ça évidemment en 2016!

dimanche 1 mars 2015

Carnaval 2015 de l'école

Bah oui, chaque année, c'est carnaval à l'école. Mais cette année nous l'avons célébré au soleil, on a laissé tomber les costumes de superhéros, de princesses et de pirates. Place au carnaval guyanais!! Je trouve ça plutôt sympa et valorisant pour le patrimoine de Guyane. Les enfants travaillent dessus pendant quelques semaines (dessins, histoire, français, musique). Pour nos enfants (et pour nous), c'est surtout un bon moyen de s'acculturer.



Il y a différents personnages emblématiques du carnaval. Nous trois loulous étaient déguisés comme certains de ces personnages.
Les CM2 devaient être en vidangeurs, ces bagnards "privilégiés" qui vidaient les  tinettes des maisons bourgeoises dans la ville de Cayenne. Ils sont donc en costume rayé avec un seau. (Hannah est déguisée en vidangeur)



Les CE1 étaient en Zombi Baré Yo (zombis enchainés) : C’est un personnage issu des légendes créoles. C’est un mort vivant ou mort qui marche que l’on trouve au pied des fromagers (très grands arbres guyanais). Les zombis bayéro sont vêtus de blanc avec une ceinture rouge. Leur tête est dissimulée sous une cagoule blanche triangulaire ressemblant à une tête de chat. Pendant le carnaval ils circulent en bandes avec une corde dans laquelle ils emprisonnent les spectateurs tout en sifflant et faisant la ronde. (Esther est déguisée en Zombi baréyo)

 


Les Moyenne Section étaient en Jwé Farin: Il est habillé en blanc avec un chapeau pointu et porte un tablier avec une poche remplie de farine. Il porte sur sa tête un long cornet multicolore. Il court après les gens qui Le provoquent en criant “jéfarine”et jette de la farine sur eux. (Adam est déguisé en Jwé Farin).

 
Merci à ma super machine de toujours être là pour moi... Quelques heures de boulot de couture quand même mais pour un beau résultat (oui oui, je m'auto-félicite).

lundi 23 février 2015

Carnaval 2015 - la parade de Kourou

La parade de Kourou, qui a eu lieu le 7 février est visiblement THE parade qu'il faut aller voir en Guyane. Tous les groupes y défilent, certains se réservent même pour ce jour-là. Il faut savoir que le carnaval durait 6 semaines cette année, de l'épiphanie au mercredi des cendres.

C'est une organisation très codifiée, avec des jours de la semaine consacrés à certaines festivités. Par exemple, du jeudi au dimanche, pendant toute la durée du carnaval (6 semaines pour ceux qui n'auraient pas compris), c'est fiesta à gogo!

Et donc, le dimanche qui précède la fin du carnaval, il y a la parade de Kourou. Tout Cayenne s'y déplace. Nous y sommes donc allés avec un ami, déjeuner à la plage, une partie de cartes et une glace... et défilé à 16h. Pas déçus du tout, c'était très beau.

Les personnages les plus beaux sont les touloulous. Ce sont les personnages emblématiques du carnaval guyanais. Ce sont le plus souvent des femmes (les hommes sont les tololos) habillées magnifiquement. Le déguisement est quasi intégral, elles portent même des gants/ perruque/ masque pour ne pas être reconnues.

 
 
 

Les singes sont aussi des personnages importants. Ils sont là pour effrayer les enfants. Il y a une vive polémique à ce sujet car beaucoup de jeunes se déguisent en gorille en marge du carnaval mais sont souvent là pour en découdre. Du coup, hormis ces singes sur échasse qu'on a photographiés (et qui sont bien prévus dans le défilé), les autres (gorilles en treillis) sont plutôt mal-tolérés.

 
Et encore quelques photos pour finir...
 




mercredi 11 février 2015

Les tortues charbonnières à pattes rouges

On a récupéré des tortues charbonnières à patounettes rouges, deux femelles. Ce sont des tortues que l’on trouve en Amérique du Sud, il y en a pas mal en Guyane. Cette tortue terrestre a une carapace noire, haute et longue, avec des écailles jaunes au centre et des dessins en relief, des écailles rouges ou jaunes sur la tête, rouges sur les pattes. Il paraît qu’elles sont chassées ici pour leur chair. Elles sont omnivores, peuvent vivre jusqu’à 60 ans en captivité et atteindre un diamètre de 90 cm. Plus généralement, elles font 30cm et pèsent 20kg.
On m'a raconté plusieurs fois qu'on en voit fréquemment sur le sentier du Rorota sur Rémire-Montjoly. Les gens en trouvent même sur la route, ils s'arrêtent et partent avec (j'espère que ce n'est pas pour les manger).


Elles sont très sympas, l’une d’entre-elles est particulièrement vive (celle qu'on voit sur quasiment toutes les photos) : elle vient dès que l’on s’approche, se laisse caresser la tête avec plaisir, va voir les chiennes. Fabien leur a fait un enclos avec une cabane pour qu’elles soient en sécurité.

Les chiennes les adorent, surtout Maya qui guette la moindre nourriture, même la salade. Et elle semble aussi se délecter de leurs excréments…
 

A ce jour, elles n’ont pas de nom car il n’y a pas eu de consensus familial. Fabien et moi souhaitions les prénommer Sue-Ellen et Pamela en l’honneur de deux stars alcooliques bien connues mais les enfants n’ont pas goûté la blague… Du coup, les suggestions sont les bienvenues !

mardi 3 février 2015

Le sentier de Loyola

Nous avons fait une très belle sortie avec chiens et enfants sur le sentier de Loyola sur la commune de Rémire-Monjoly.


Il s'agit d'un chemin qui traverse une ancienne habitation (c'est à dire une exploitation agricole qui utilisait des esclaves). Elle fut construite par des Jésuites, qui, eux-aussi, avaient des esclaves pour la faire fonctionner. Le site est très beau, une partie a été restaurée. Il était très bien organisé, avec une chapelle, un cimetière, un hôpital...  Les Jésuites y éduquaient aussi leurs esclaves, comme quoi, on n'était pas à un paradoxe près à l'époque: on pouvait avoir des esclaves, les battre mais vouloir les éduquer...





Le chemin est sympa à faire avec les enfants et aboutit sur la route des plages. Le temps était maussade (saison des pluies oblige) et la pluie était de la partie, ce qui a permis à Fabien de couper des feuilles de bananiers pour en faire des parapluies aux les enfants. Maheureusement, je n'ai pas pris de photo.